Nous sommes vendredi soir. Un peu las de la semaine et avec une envie irresistible de fêter dignement le week-end qui s’annonce, je propose à ma dulcinée d’accompagner notre descente de stress d’un vin issu de mon escapade jurassienne.
Attention, ma compagne de boit pas de l’alcool! Elle boit du vin.
Après les présentations d’usages avec le flacon j’ai le plaisir de nous en servir un bon verre.
La dégustation
Le premier nez me fait penser à un vieux fut de mon grand-père. Ca ne vous aideras guère à savoir ce que ça sent mais ça me permet de parler de mon pépé. D’abord, les odeurs de fruits à coque (noix, cajou etc..) et d’alcool peuvent déstabiliser. Certes cette dernière sensation est dans une proportion notable pour du vin mais cela reste dans la norme pour un vin issu du cépage Savagnin. Au final cette impression de puissance peut faire peur mais comme me disait un copain qui n’avait plus de mal avec les suppositoires : « il vaut mieux jouer à saute mouton qu’à saute licorne! »
La couleur est belle, un joli jaune huileux, étincelant.
En bouche, oubliez les Forbans et les images désuètes des vins du Jura, vive Led Zeppelin! Puissant et noble, acides et salins. On retrouve la noix (me rappelant l’huile de noix que je mets dans la salade pour me dégraisser les dents) mais celle-ci invoque aussi les fleurs blanches et la pomme (vous savez les pommes jaunes du verger, légèrement farineuses qu’on aime manger en fin de repas quand on a reprit 5 fois du coq au vin et qu’on n’arrive décidément pas à se dégraisser les dents!).
Je décidais d’accompagner cette jolie bouteille de tranches de poisson cru (saumon et cabillaud) finement découpées. Les japonais appellent ça des sashimi, personnellement j’appelle ça des fines tranches de poisson cru finement découpées, c’est plus court… L’accord est étonnant, il est parfait si vous trempez délicatement le poisson dans la sauce soja! L’acidité du vin attaque le gras du poisson, le gras du vin se marie à l’acidité de la sauce et relève d’autant mieux le plaisir du cru.
Cette bouteille vient directement du domaine. Une rencontre avec François Mossu qui méritera un article, voire un reportage complet à lui tout seul.